lire le livre Un homme neuf

C'est grâce à sa mère, sportive de haut niveau, que Tariq Abdul Wahad découvre le basket à l'âge de cinq ans. À seize ans, il entre au centre de formation du club d'Évreux. À dix-huit ans, il est sacré champion d'Europe junior, juste après avoir été repéré par un scoot NBA. L'aventure américaine va commencer. Tariq fait ses premiers pas à l'université de Michigan, puis entre à San José. Il termine meilleur marqueur de la Western Athletic Conférence pour sa deuxième saison à San José. Puis vient l'heure d'aller se frotter à la NBA et le 25 juin 1997, le rêve de Tariq se réalise : il devient le premier basketteur français à être drafté par la NBA et rejoint les Kings de Sacramento. Mais l'année 1997 est également marquée par son « retour à l'Islam ». Celui qui s'appelait Olivier Saint-Jean - « C'est aujourd'hui mon ennemi », confie-t-il - prend pour patronyme Tariq, l'« Étoile du matin », Abdul Wahad, le « Serviteur de Dieu ». Ce jour - restera à jamais le plus beau de sa vie, assure-t-il pour témoigner de la force de sa foi et de son engagement auprès de Dieu. S'il défend avec conviction la liberté du choix religieux en France, ce n'est pas par provocation, c'est parce qu'il se doit notamment de mobiliser ses frères musulmans « souvent assoupis ». De même, il estime que, aux États-Unis, « il est plus facile de vivre pleinement sa religion malgré le 11 septembre 2001, les guerres au MoyenOrient et l'administration Bush ». À aucun moment, son discours ne se veut démagogique. Tariq Abdul Wahad revient aussi sur le lynchage médiatique dont il a été victime après l'échec de l'équipe de France, pourtant favorite, à l'Euro 2003 - une défaite qui prive les basketteurs français des JO d'Athènes -, et donne sa version des faits. Il n'épargne personne, ni le staff technique, ni certains joueurs, ni les responsables de la Fédération française de basket : « Le sport professionnel deviendra grand le jour où les sportifs diront la vérité. Moi, sur l'Euro 2003, sur la saison passée à Dallas, je ne dis pas ma vérité, mais la vérité. » Enfin, il raconte les galères de l'étudiant exilé, mais aussi l'insouciance et la vie parfois trop facile, avant la rencontre avec l'Islam. Il parle, avec une tendresse rare, de sa famille, bien sûr, de sa femme, Khadija, de ses enfants, de ses parents. Un témoignage d'une étonnante lucidité. « Certaines personnes vont être surprises par ce que je dis dans ce livre. Mais j'ai fait le choix de tout dire, d'être honnête avec les lecteurs, comme je suis honnête et sincère dans la vie. Je ne sais pas ce que tricher ou mentir veut dire... » Tariq Abdul Wahad sera en France à l'occasion de la sortie de son livre.